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Le syndrome « Nimby » en Horeca.

Qu’est-ce que « Nimby » ?

Prenons un peu de recul cette fois, et évoquons ce concept étrange mais qui, exemples à l’appui, vous parlera à coup sûr et vous évoquera à n’en pas douter quelques sujets épidermiques. « Nimby » est un acronyme d’origine anglaise signifiant littéralement « not in my backyard », soit « pas dans mon arrière-cour », que l’on pourrait facilement interpréter comme « surtout pas chez moi ».


Quel lien avec l’Horeca me direz-vous ? En réalité, il y en a des tas, et depuis quelques années, dans les cœurs de villes, ce syndrome fait des ravages, traduits par des rejets en bloc de toute forme de nuisance liée, dans ce cas d’espèce, au fonctionnement de l’Horeca ou à l’implantation de concepts Horeca jugés, arbitrairement, comme nuisibles. Il en ira ainsi de riverains qui se plaignent des terrasses en intérieur d’ilot jugées trop bruyantes, voire d’odeurs insupportables provenant de sorties d’extraction de restaurant, pourtant réglementaires depuis plusieurs décades.

Dans la pratique, quels effets et quelles causes ?

Revenons à nos exemples cités plus haut. Qui n’aura pas entendu ces dernières années des groupements citoyens se lever en cœur pour s’opposer avec virulence à l’implantation d’une dark kitchen dans un quartier, voire critiquer avec véhémence l’installation d’une hotte au-dessus d’un restaurant, voire si elle est déjà installée, lui reprocher son degré de bruit, de vibrations ou les odeurs qui en ressortent. Qui n’a pas déjà eu vent d’une terrasse intérieure de restaurant fermée administrativement car trop bruyante pour les riverains aspirant au calme et à la quiétude dès 22h01 passée. Qui, enfin, ne se sera jamais plaint des nuisances d’une discothèque installée non loin de chez soi et de la clientèle qui en ressort, pas toujours très fraîche. Dans tous ces cas particuliers, c’est le terme « Nimby » qui verbalisera ce phénomène, terme autrefois péjoratif, et aujourd’hui rentré dans le langage courant, vu comme un terme purement neutre, pour ne pas dire analytique.


Dans la pratique, ce phénomène se traduit le plus souvent par des associations de riverains / habitants, voire parfois de restaurateurs eux-mêmes en réaction à des projets de textes réglementaires, voire des pétitions, des manifestations, le relais médiatiques par une Presse toujours à l’affut de la moindre guerre de tranchée à l’échelle d’une rue. Ces craintes ne sont pas toujours réalistes, sont souvent maladroitement étayées / argumentées, et parfois carrément farfelues. L’agitation qui en ressort est toujours grande, faisant beaucoup de bruit d’ailleurs.

Un schéma de plus en plus global, liée à l’individualisme…
Ce terme illustre l’affirmation croissante de groupements, quels qu’ils soient, des collectivités, des associations ayant un but commun, face à l’Etat ou à toute forme de modification de leur environnement mue par d’autres groupements. L’individu est ici mis au centre des débats. Et l’individu aspire de plus en plus à son propre bien-être, au calme, à l’apaisement, à la quiétude, c’est d’ailleurs le message politique ambiant permanent (« l’apaisement des quartiers »). Disons-le d’ailleurs carrément, c’est une forme édulcorée d’égoïsme.
La règle de l’antériorité et le manque de clarté urbanistique, un cocktail explosif ?

Toute contestation Nimby engendrera bien évidemment son lot de malheurs et d’incompréhensions dans le rang adverse, parfois justifiées osons le dire. Le restaurateur ayant, dans les règles de l’art, installé, permis d’urbanisme à l’appui, une hotte / extraction, ne comprendra sûrement pas pourquoi le quartier tout entier lui cherche misère dès qu’il allume son fourneau en y cuisinant avec passion des… burgers, alors que le précédent, 20 ans durant, y cuisinait sans entrave aucune des… kebabs. Il aura beau dire qu’il a respecté les normes et obtenu les permis, affirmer, preuve à l’appui, qu’une hotte existe à cette adresse depuis 35 ans, rien n’y fera, la vindicte populaire s’abattra sur lui comme la foudre, et de manière particulièrement injuste.


La règle de l’antériorité, qui n’est d’ailleurs pas un texte de loi ou réglementaire à part entière, devrait toujours, et c’est là notre avis, s’appliquer. Combien d’Horeca font l’objet de plaintes diverses de la part de riverains s’étant établis dans le quartier bien après la création de l’Horeca incriminé. Les victimes de nuisances sonores, visuelles ou olfactives causées par certaines activités Horeca ne devraient pas pouvoir, jamais, demander réparation ou annulation, c’est ici le bon sens qui prévaut. Cette règle ne pourrait toutefois s’appliquer que dès l’instant où l’activité est conforme aux règles urbanistiques et environnementales en vigueur. Et c’est là que le bât blesse probablement, car ces règles sont un véritable capharnaüm, et les communes les prennent, disons-le sans gêne, un peu « à la tête du client », les texte réglementaires n’étant plus à jour depuis plusieurs décades, inadaptés à l’évolution de l’Horeca, nous sommes plutôt d’ailleurs dans le domaine des « usages » que des règles strictes. L’homo politicus a donc, certainement, sa part de responsabilité, n’ayant jamais eu le courage de légiférer et encadrer des situations qui perdurent, parfois, depuis plusieurs dizaines d’années. Difficile après un tel laxisme, de reprocher à un exploitant de bonne foi, tous les maux de la Terre. Affaire à suivre…

Source & contact
Cabinet Sorgeloose & Trice - Cessions de Commerces Horeca
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