Bien choisir l’emplacement de son projet Horeca

Sans nul doute vous vous êtes déjà posé la question dans le cadre d’une implantation Horeca si telle ou telle adresse devait être vue comme porteuse ou, au contraire, maudite. Aucune science n’a jamais pu élucider les mystères de cette insondable matière, aussi imprévisible que la météo. Les bruits de couloir et on-dit vous accompagneront tout au long de votre cheminement de développeur Horeca. Mais qu’est-ce en fait qu’un « bon » emplacement, et comment l’apprécier correctement ? Soyons clairs, si la légendaire phrase anglophone martèle à 3 reprises que seul l’emplacement fait foi, nuançons cette vérité absolue en précisant que d’autres critères, certes secondaires, peuvent interférer dans votre success story.

Pour débuter, oubliez tout et partez du point zéro (pas la peine de remonter au Big Bang). Pratiquez le doute méthodique, interrogez au besoin les voisins, commerçants, et comme le faisaient les « anciens », passez du temps, beaucoup de temps dans le quartier, en semaine, en w-e, en soirée, en matinée, en journée. Cette méthode éprouvée reste la meilleure que l’on puisse appliquer. Elle vous donnera déjà un aperçu relativement fidèle de la réalité du terrain. Ensuite ramassez un maximum d’informations chiffrées auprès des professionnels, organismes, comptables, instituts (bilans d’exploitations des voisins, comptages piétons, attentes des consommateurs, statut socio-économique du quartier, de ses habitants, de ses occupants). Ensuite, et surtout, n’oubliez pas de screener le quartier dans un rayon de minimum 500m, et évaluez le type de clientèle potentielle qui s’y trouve, ses moyens… c’est la zone de chalandise.

Cela paraît logique, mais beaucoup font l’impasse sur l’étape précédente, se fiant à leur feeling, et finalement, mordent lamentablement le sable, par une mauvaise adéquation de l’offre à la clientèle présente dans la zone de chalandise. Cela vous paraît évident qu’on n’installe pas une sandwicherie, accueillant traditionnellement une clientèle de bureaux ou d’école, dans un quartier résidentiel chic ! Au même titre que vous n’installerez probablement pas un concept haut-de-gamme au concept léché au cœur d’un quartier touristique et de masse. Le message ne passera pas et à coup sûr, vous manquerez votre cible, avec des conséquences financières désastreuses à la clé.

Si vous en avez les moyens, privilégiez les quartiers recherchés. Les prix de cession y sont plus élevés, mais à terme, votre valeur de revente sera plus élevée et facilitée. A défaut, la plupart de ces quartiers font tache d’huile, et souvent les rues avoisinantes ont du potentiel à ne pas négliger. Et si ce n’est pas encore le cas, ce le sera probablement bientôt. A titre subsidiaire, si vous développez un concept totalement décalé, osez un quartier totalement improbable, mais le degré de risque sera à la hauteur du challenge, ayez les reins solides financièrement, optez pour un concept fort, très fort, qui deviendra un lieu de destination. Un lieu de destination peut, par essence, attirer une clientèle nettement plus lointaine. Mais pour ce type de projet, ne négligez pas l’accessibilité et les possibilités de s’y garer / arrêter, avec quel que moyen de locomotion que ce soit d’ailleurs. Plus que jamais, le thème de l’accessibilité est devenu un enjeu de société post-covid, et qu’on le veuille ou non, il impactera durablement les développements Horeca futurs.

Vous aurez beau cocher toutes les cases et obtenir 99% à cette partie théorique, la pratique vous mettra au pied du mur. Le service devra être impeccable, autant que l’accueil, et la qualité à la hauteur du projet que vous défendez. Le sens commercial est une chose que l’on n’apprend pas, mais avec lequel vous devrez apprendre à vous sentir à l’aise. Si vous ne l’avez pas, inspirez-vous des restaurants que vous fréquentez !